Dimanche 15 octobre 2006 à 1:17

On le déguste des yeux, on l'embellit de compliments sur sa beauté, on l'admire un petit moment mais la tentation est trop forte, après qu'on l'ai assez longtemps dévoré du regard, on le dévore tout court. On le suce avec douceur, on le conserve chaudement dans la bouche et le temps fait écouler le plaisir. On en goûte la saveur jusqu'au dernier moment, quand il s'est évaporé on en garde la douceur et le plaisir en souvenir.

Dimanche 15 octobre 2006 à 0:46

Assis sur les marches du perron de la maison, il est 9h. Pour mon anniversaire hier, j'ai reçu des coloriages en cadeau. Tout fier d'avoir grandi aux yeux de ma famille, j'ai accueilli leurs présents avec le sourire. Il me voyait plus comme un beau jeune homme que le petit garçon que j'ai pu être autrefois. Maman a eu une petite fille, j'ai appris à jouer mon nouveau rôle de protecteur.

Je suis dehors si tôt pour ne pas déranger ma petite sœur qui dort. Je ne le prends pas comme une punition, j'adore regarder passer les voitures dans la rue.
On est dimanche, le quartier comme a son habitude s'emplit de cri de joie, les familles investissent leur jardins en attendant l'heure d'aller à l'église.

Moi je colorie. J'ai eu la permission d'utiliser la pochette de crayons de couleurs que maman rangeait toujours soigneusement pour ne pas que je m'en serve, je crois bien que ces crayons ont une véritable histoire. Un jour, j'espère que je connaîtrais le récit de ces précieux petits morceaux de bois.

J'ose à peine les sortir de leur étui. Ils ont l'air si parfaits à mes yeux malgré l'usure de certains.

J'ai souvent pensé que ma mère avait été une artiste il fut un temps. A chaque fois qu'on partait en vacances au bord de la mer, elle passait ses soirées à contempler les fracas des vagues heurtant les roches des falaises près de notre lieu de séjour. Comme si dans son esprit les pinceaux et les crayons flottaient, ondulaient pour interpréter la vue qui s'offrait à ses yeux.

Elle doit être triste maintenant de ne plus dessiner. Elle doit être triste de ne plus pouvoir s'évader. Elle nous a nous et je l'ai elle, je ne voudrais personne d'autre pour la remplacer. C'est ma maman un point c'est tout.

A midi sonnant, il s'était empressé de retourner au chaud dans sa maison pour apprécier le déjeuner préparé par sa mère. Sur le bas du perron une feuille ondulait au contact du vent, un mignon petit canard colorié avec soin.


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